Anne Bernasconi

Sirène Rousse 2019/2020

collier à porter, ou pour décorer un mur

Pour savoir...

Comment se raconter, comment dire son travail : Suis-je une singulière, une “brut” ? À quel monde est-ce que j’appartiens ? Il m’a toujours été difficile de répondre à ces questions. Je suis sans doute un peu de tout cela, cherchant pour mon travail une place, un sens...

Voici donc quelques mots pour tenter d’expliquer qui je suis, ce que je fais et l’importance de ce besoin insatiable de créer. Lorsque j’ai choisi de faire rimer ma vie avec création artistique... je n’étais qu’une adolescente. Arrivée à un certain âge, ou plutôt à un âge certain, mon envie de création, de couleurs, de découvertes est toujours intacte et sans doute plus forte encore que dans mes jeunes années. S’il m’est arrivé de douter, je suis toujours revenue vers mes pinceaux, mes couleurs, mon besoin de dire... sans mots.

Mais en 2012 tout s’est arrêté, au détour d’un coup de téléphone qui m’apprenait que j’étais atteinte d’une maladie neurologique dégénérative... Je me suis assise, depuis, sur quatre roues, et je me suis lancée dans mon travail, à corps perdu. Il est devenu une soupape de sécurité, il est un réconfort et colore mon imaginaire. Les pinceaux ont été remplacés par des fils et des aiguilles, j’ai été happée par la broderie... Elle me permet de donner vie tout en douceur aux images qui prolifèrent en moi. Mon univers est sans cesse renouvelé, d'année en année j'explore le monde de l'enfance, de la couleur, du dessin, du textile, de la broderie, de la peinture, j'explore le silence des visages enterrés, des sentiments... des souvenirs oubliés, et je les répare, je les couds, je les reprise....

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